Enregistrer un excédent de trésorerie est bon signe pour l’entrepreneur ; cependant, il vaut mieux le faire fructifier pour en tirer davantage profit. Il convient alors de choisir les bons produits de placement, lesquels sont toutefois différents des véhicules d’investissement destinés au particulier. Voici ce qu’il faut considérer avant de choisir ces placements de trésorerie.
La crise sanitaire actuelle qui prévaut à l’échelle mondiale
Cette crise sanitaire plus que préoccupante change la donne en ce qui concerne la fiabilité du placement. La prudence est de mise. Le voyant est au rouge pour les placements monétaires et les supports en fonds en euros ainsi que les produits boursiers. Idem pour les fonds obligataires et les fonds structurés qui ne seront pas toujours garantis. En revanche, les fonds immobiliers semblent présenter des signes plutôt favorables et plus ou moins rassurants.
L’horizon de placement pour chaque produit
La durée de conservation de chaque actif n’est pas la même : certains se souscrivent sur le très court terme, comme les fonds monétaires et les livrets bancaires par exemple. Or, nous venons de signaler l’importance des risques encourus pour ces types de produits. Leur rendement a d’ailleurs été très peu satisfaisant depuis les 5 dernières années puisqu’il peine à franchir la barre des 1.5%.
Quant aux produits à souscrire sur le court terme, c’est-à-dire sur moins de 2 ans, ce sont les SICAV de trésorerie dynamique. Toujours est-il que leur rendement est aussi bas : moins de 1% par an.
Les fonds flexibles, par opposition aux fonds fixes, font partie des produits à souscrire à moyen terme, comme les organismes de placement collectif en valeur de mobilière. Ces OPCVM peuvent faire l’objet d’une modification de leur composition au fil du temps, à la différence des fonds fixes. Ce sont par exemple les obligations et les actions, les fonds d’investissements dans les entreprises non cotées et en phase de croissance. Or, la crise actuelle fragilise tous ces actifs. Quoi qu’il en soit, il vaut mieux demander l’avis d’un conseiller en gestion de patrimoine puisque tous les secteurs d’activité ne sont pas touchés et peuvent être porteurs indépendamment du contexte actuel.
En ce qui concerne les produits de placement à long terme, à souscrire sur une période de plus de 5 ans, l’immobilier se présente comme étant le véhicule d’investissement le plus sécurisé. La « pierre », ce n’est pas seulement l’immeuble physique mais aussi les autres fonds qui y sont rattachés, comme les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), les organismes de placement collectif immobilier (OPCI), les sociétés civiles immobilières (SCI). Toujours en ce qui concerne l’immobilier, l’investissement peut être réalisé en démembrement, c’est-à-dire suivant 2 options : acheter en usufruit ou en nue-propriété. Pour un professionnel, opter pour l’achat en usufruit lui permet de profiter immédiatement des revenus locatifs, ce qui n’est pas le cas pour l’achat en nue-propriété.
En dernier lieu, il existe aussi une autre manière de placer cet excédent de trésorerie : souscrire à un produit d’épargne pour les salariés de l’entreprise. L’avantage est cependant d’ordre fiscal puisque c’est la société qui supportera le paiement des impôts y afférents. Avantageux uniquement pour des entreprises fortement fiscalisées.
Les rendements et les risques
À analyser à l’avance et avec soin puisqu’un investissement doit être avant tout porteur. Pour résumer, plus le rendement est élevé, plus les risques sont importants. Le professionnel doit par ailleurs savoir structurer sa trésorerie en fonction de tous ces paramètres, d’autant que cet excédent n’est pas toujours à l’abri d’un appauvrissement croissant dû à l’inflation et à l’évolution du contexte économique au fil des ans. De plus, les besoins en fonds de roulement sont à prévoir avant de décider des meilleures solutions pour faire fructifier un compte pro.